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La Maladrerie de Fontenay sous Bois (XIIe - XVIIIe)

Les origines:

La lèpre, fléau du Moyen âge qui touchait toutes les classes sociales, s'était répandu dans notre pays après la première croisade, vers 1090.
Très rapidement on s'apperçut que la maladie était contagieuse par contact, et que, faute de pouvoir la guérir, seul l'isolement des malades évitait la propagation.
L'ordre de Saint Lazare fut fondé à Jérusalem vers 1120. Ses moines-soldats avaient pour permière mission de lutter contre le fléau.
Dès son retour de Palestine en 1149, Louis VII dote l'ordre de terres, d'un château et d'une église dans la région d'Orléans.
Les moines créent hopitaux et maladreries pour accueillir et isoler les malades, et très vite, leur action, connue de tous, est soutenue par de nombreux dons privés:
Précisons au passage que les maisons ou logaient les lépreux étaient appelées mesels ou bordes, et l'endroit ou elles étaient construites, bordiaux. Or, nous retrouvons le lieu-dit le Bordeau au carrefour des Rigollots, délimité par les actuelles rue Pasteur et rue de France... le lieu-dit voisin s'appelant les Tombes.
La maladrerie de Fontenay est de fondation royale, contrairement aux autres maladreries de la vicomté de Paris, créées par l'évêque avec la participation des paroisses.
Le fait est indiscutable, pour ne citer qu'un exemple, le frère Pilippe Maudin est attaché à la maladrerie par Jean II le 20 octobre 1350 au titre de joyeux avênement.
De plus, si l'on regarde les sources de revenus de la maladrerie, elles sont principalement constituées de la dîme du Thillay citée plus haut, et d'un fief roturier. Si la dîme provient d'un don particulier, il est évident que le fief est de don royal.

L'obédience:

Dans un cas général, et comme nous l'avons vu ci-dessus, les maladreries dépendent de l'évêché.
Cependant, la léproserie de Saint Maur des Fossés, située à l'entrée du bois de Vincennes, avait été fondée par les religieux de l'abbaye de Saint Maur qui y exercaient le droit de justice, et le droit d'aubaine. Elle ne fut mise en obédience de l'évêché qu'au XVIe siècle.
En ce qui concerne celle de Fontenay, elle dépendait de l'évêque de Paris, ainsi qu'en atteste un rapport de visite d'inspection faite en 1351 par Jean de Villescoublain, délégué de l'évêque.
En 1556, Charles IX place les maladreries de la vicomté de Paris sous l'autorité de l'Hôtel-Dieu de Paris.
Au début du XVIIe siècle, la lèpre a quasiment disparue du royaume, et les maladreries sont vides. Mais les revenus subsistent et sont bien souvent détournés de leur fonction d'origine.
Le 24 février 1612, Louis XIII, par des lettres patentes, essaie d'y remettre de l'ordre. C'est une très belle déclaration d'intentions.
A Fontenay, ou les finances sont dans le désordre le plus complet, les revenus semblent intéressants, et les candidats à la direction de la maladrerie sont nombreux.
C'est ainsi que le Chapitre de la Sainte-Chapelle de Vincennes, vers 1613, présente une requête pour faire supprimer la maladrerie, et incorporer ses revenus et territoires aux siens. Louis XIII lui accorde satisfaction en mai 1618.
Décembre 1672, un édit royal décide de rattacher les maladreries à l'ordre du Mont-Carmel et de Saint Lazare de Jérusalem. C'est donc la commanderie de Chelles qui prend la direction de celle de Fontenay, mais le chapitre, qui perd un procès en 1676, ne remettra les titres de propriété que le 25 mai 1685. Peine perdue car un édit de mars 1693 rend la maladrerie à la Sainte Chapelle qui le conserve cette fois jusqu'à la révolution.

(Trouvé par René Connat dans le fonds Gourgues Aulnay aux AD 93)

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Défense faite aux lépreux...

Les images et le texte ci dessous m'ont été fournis par Jean Fornage qui m'a autorisé à les reproduire. Je tiens à lui adresser mes plus vifs remerciements pour son travail. J'espère que vous en apprécierez autant que moi la qualité.

Le document:

 
 
 

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Défense faite aux lépreux...

Le texte: (E-mail de Jean Fornage)

Source : incunable de la paroisse de Lady (Seine-et-Marne)
Sur les pages de garde et sur les marges inférieures figurent des actes d'état-civil. Les premier actes sont datés de 1611.
*** Copie faite avec l'orthographe respectée, mais :
1°) je ne suis pas arrivé à placer correctement le tilde abréviatif, il précède parfois la lettre au lieu d'être dessus.
2°) J'ai remplacé l'abréviation de et par &.
Sensuit la maniere cõme se doivent gouverner les lepreux apres quilz sont separez du peuple, & mys aux champs.
Et premierement on leur dict ce que sensuyt.
Je te deffendz entrer es eglise, en marchez, au molin, au four, & es lieux esquelz y a affluence de peuple.
Je te deffendz laver tes mains & autres choses necessaires pour tõ usage, es fontaines ruisseaulx & si tu veux boyre fault prendre avec vesseau hone~ite.
Je te deffendz aller en aultre habit que celuy duquel usent lepreux, & soys chausse hor ta chambre.
Je te deffendz toucher aulcune chose ~q voudras achepter, que avec une verge nette pour la demonstrance de ce tu veux achepter.
Je te deffendz entrer en tavernes, & maisons hors celle en laquelle est ton habitation, & si tu veux avoir vin, ou viandes, quilz te soy~et apportees en la rue.
Je te deffendz davoir cõpagnie a aultre femme que celle que tu as espousee, en face de saincte eglise.
Je te commande si aulcuns ont propos avec toy, ou toy avec eux, te mettre au dessoubz du v~et & ne fault que passe par chemin estroit, pour les inconveniens qui en pourroyent advenir.
Je te commãnde que le cas advenant tu soys contrainct passer par un passage estroit, pre ou lieux esquelz test contraincte ayder detes mains ne soyt sans avoir tes gands.
Je te deffendz que tu ne touches aucunem~et enfans quiconques soyent, & et ne leur donne de ce que tu auras touche.
Je te deffendz de menger & boyre en aultre cõpagnie ~q lepreux et scaches que quant tu mourras & feras separatiõ de ton corps & ame, tu seras ensepvely en ta maison, si nest de grace qui te sera promise par le prelat ou les vicaires.
Nota quil fault que copie des deff~eces si dessus, soient donnee au lepreux par le cure, ou vicaire, au despens de la parroisse dont ilz seront, affin quil naye cause dignorance.

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Mise à Jour du 30/06/2002.